Des agriculteurs se sont mobilisés lundi 21 octobre, à Strasbourg, pour dénoncer les retards dans les versements des aides.
MARCO BERTORELLO / AFP 

Agriculture : la Commission européenne adopte l’exemption aux obligations de jachères

La jachère avait disparu avec l'apparition de désherbants et d'engrais chimiques, avant de réapparaître dans la Politique agricole commune en 1992 comme outil de lutte contre la surproduction.

Bonne nouvelle pour les agriculteurs. La Commission européenne a adopté mardi 13 février pour l’année 2024 une exemption partielle aux obligations de jachères prévues par la Politique agricole commune (PAC), une revendication-clé des récentes manifestations agricoles. 

Méthode traditionnelle de régénération des sols, la jachère avait disparu avec l’apparition de désherbants et d’engrais chimiques, avant de réapparaître dans la PAC en 1992 comme outil de lutte contre la surproduction. Les agriculteurs devaient dorénavant geler des terres en échange d’aides.

Pour toucher les aides de la PAC, les agriculteurs devront désormais laisser au moins 4% des terres arables en cultures intermédiaires ou fixatrices d’azote (lentilles, pois…) et non plus seulement en jachères et surfaces non-productives (haies, bosquets, mares…), selon une décision publiée au Journal officiel.

Dans une première proposition formulée fin janvier , alors que les tracteurs envahissaient les rues de Bruxelles, la Commission avait annoncé un seuil de 7 %. « Il y a eu quelques changements suite aux négociations avec les Etats membres, la logique étant d’offrir davantage de flexibilités à nos agriculteurs », explique un porte-parole de l’exécutif européen, Olof Gill, pour justifier le changement.

« En raison de la récente combinaison de phénomènes géopolitiques simultanés et de phénomènes météorologiques extrêmes, les agriculteurs éprouvent des difficultés à respecter l’obligation de consacrer une part minimale des terres arables à des zones et à des éléments non productifs, justifie la Commission européenne. Ce qui, dans certains cas, peut avoir une incidence significative à court terme sur leurs revenus et mettre en péril la viabilité de leurs activités. »

Cette mesure « améliorerait la viabilité des agriculteurs en leur accordant une plus grande souplesse en ce qui concerne les zones qui peuvent être utilisées pour satisfaire à l’obligation de consacrer une part déterminée des terres arables à l’obtention d’avantages en matière de biodiversité, explique-t-elle. Ils seraient ainsi soumis à moins de restrictions quant à la manière d’utiliser les terres arables et cela limiterait les pertes de revenus tout en garantissant certains avantages environnementaux. »