Antonio Guterres © AFP 

Le chef de l’ONU juge « affligeant » de dépenser plus en armes que pour le climat et la faim

« La combinaison entre changement climatique, faim et guerre est dévastatrice », a renchéri le patron de l'ONU-Climat.

Antonio Guterres a encore frappé. Le secrétaire général de l’ONU, amateur des formules fortes, n’y est pas allé de mains mortes lors d’un Conseil de sécurité consacré aux liens entre crises climatique, alimentaires et conflits, le 13 février. « Il est affligeant de voir des gouvernements dépenser sans compter dans l’armement, tout en réduisant en peau de chagrin les budgets consacrés à la sécurité alimentaire, à l’action climatique et au développement durable en général », a‑t-il dénoncé.

« La combinaison entre changement climatique, faim et guerre est dévastatrice. Il n’y a pas de sécurité nationale sans sécurité alimentaire. Et il n’y a pas de sécurité alimentaire sans renforcer l’action contre le changement climatique », a renchéri le patron de l’ONU-Climat Simon Stiell.

« Les pressions environnementales conduisent à une montée des tensions »

« Si le réchauffement continue, la production alimentaire va décliner dans de nombreux pays, dans d’autres presque rien ne poussera. Pénurie alimentaire, hausse des prix et faim sont probables. Sans action climatique, elles sont quasi certaines », a‑t-il mis en garde.

Pour illustrer ce lien « funeste » entre réchauffement, agriculture et conflits, plusieurs intervenant ont mis en avant les disputes liées à l’utilisation des terres en Afrique de l’Ouest et centrale entre éleveurs nomades passant parfois de pays en pays, et agriculteurs sédentaires.

« Le changement climatique et les pressions environnementales ont modifié ces routes migratoires, conduisant à une montée des tensions » dans des régions où la compétition pour les ressources naturelles déjà peu abondantes augmente, a commenté Beth Bechdol, directrice générale adjointe de la FAO.