En direct, hommage à Robert Badinter : «Je fais le serment d’être fidèle à votre enseignement», promet Emmanuel Macron

Emmanuel Macron préside, mercredi, un hommage national à Robert Badinter, un « sage » et une « conscience républicaine », sur la place Vendôme, siège du ministère de la justice où l’ancien garde des Sceaux porta l’abolition de la peine de mort.

  • L’ex-ministre de la Justice s’est éteint vendredi à l’âge de 95 ans. Un hommage national lui a été rendu place, mercredi 14 février, sur la Vendôme, à Paris, où se situe le ministère de la justice. 
  • Emmanuel Macron, qui a salué un «géant du siècle», a rappelé que Robert Badinter «a été pendant cinq ans le ministre le plus attaqué de France», pour avoir aboli la peine capitale. 
  • Le chef de l’Etat a également ouvert la porte à une entrée de Robert Badinter au Panthéon.
  • Ministre de 1981 à 1986, il a porté l’abolition de la peine de mort, et a été une figure-clé de la lutte pour la dépénalisation de l’homosexualité.
  • La famille de Robert Badinter ne souhaitait pas la présence du Rassemblement national ni celle de La France insoumise à l’hommage national. Deux membres des Insoumis étaient présents, dont Eric Coquerel, qui a expliqué qu’il aurait été «irrespectueux» envers Robert Badinter s’il s’était abstenu de venir.

12h53 — Fin de la cérémonie

Ce live est terminé. Merci de l’avoir suivi. 

12h49 — Eric Coquerel explique sa présence à la cérémonie

Eric Coquerel, un des deux députés LFI présents à l’hommage malgré le refus de la famille, s’est expliqué au micro de France Info : «Je pense que ça n’aurait pas été respectueux vis à vis de Robert Badinter que je ne sois pas là. Le jeune homme que j’étais en 1981 a voté pour un programme, notamment pour la fin de la peine de mort et la dépénalisation de l’homosexualité.»

12h40 — Départ du cercueil

Le cercueil de Robert Badinter retourne au ministère de la Justice, sous les applaudissements.

12h37 — Emmanuel Macron annonce l’entrée de l’ex-ministre de la Justice au Panthéon

« Votre nom devra s’inscrire aux côtés de ceux qui ont tant fait pour le progrès humain et pour la France et vous attendent au Panthéon », a fini le chef de l’Etat. 

12h37 — Le choeur de l’armée française entame la Marseillaise

12h37 — Emmanuel Macron promet «d’être fidèle à votre enseignement»

«Je fais le serment d’être fidèle à votre enseignement et votre engagement fidèle, et vous pourrez écouter nos voix, couvrir celles des antisémites, des négationnistes.»

12h30 — Macron sur Badinter : «une force qui vit et arrache la vie aux mains de la mort»

12h23 — Discours d’Emmanuel Macron : «l’avocat pour toujours de l’abolition»

«En abolissant la peine de mort, Robert Badinter venait de placer 1981 dans l’histoire du progrès français», s’exalte Emmanuel Macron. 

«Il fut pendant cinq ans le ministre le plus attaqué de France, cible d’une haine dont l’écho résonne encore dans cette place Vendôme», a souligné le chef de l’Etat, qui a loué aussi ses autres combats, comme sa lutte en faveur «des homosexuels discriminés, dont Robert Badinter mit fin à l’opprobre légal», ou la suppression «des tribunaux d’exception».

12h23 — Discours d’Emmanuel Macron : «l’avocat pour toujours de l’abolition»

L’exécution de Bontems, client de Maître Badinter, au début des années 1970, fut un «un couperet qui trancha aussi le destin de Badinter», rappelle Emmanuel Macron. «Avant ce matin, il était un partisan de la peine de mort. Après ce matin-là, il sera l’avocat pour toujours de l’abolition», raconte le chef de l’Etat.

12h20 — Emmanuel Macron prend la parole

12h11 — Emmanuel Macron rend hommage à Robert Badinter

12h11 — 7e symphonie de Beethoven

La 7ème symphonie de Beethoven, interprété par Léonard Bernstein, est diffusée. En parallèle est projeté un film de photographies de Robert Badinter retraçant les moments sa vie.

12h06 — Entrée du cercueil 

Le cercueil fait son entrée place Vendôme au son de la marche funèbre et au pas du tambour, sous les applaudissements du public.

12h02 — Tiphany : « Robert Badinter m’a fait m’intéresser au droit et à la politique »

Alors que la place commence à se remplir, Tiphany attend seule au milieux de la foule. « Avec Gisèle Halimi et Simone Veil, Robert Badinter est l’une des personnes qui m’ont fait m’intéresser au droit et à la politique. » explique-t-elle. Pour l’heure la trentenaire est biochimiste mais elle a repris des études pour devenir avocate ou magistrate. « J’ai un peu l’impression que c’est la fin d’une époque. Badinter était synonyme de progrès : abolition de la peine de mort, dépénalisation de l’homosexualité. Mais en ce moment on revient sur les acquis sociaux, la peine de mort revient sur le devant de la scène et on parle de réarmement démographique » glisse-t-elle, tristement.

Crédit : Paul-Henri Wallet

11h50 — Plusieurs personnalités politiques sont présentes

Les anciens Premiers ministres Jean-Marc Ayrault, Alain Juppé, Lionel Jospin sont arrivés, tout comme l’ancien ministre de la Justice Jacques Toubon.

11h40 — « J’ai bu le champagne en 81 quand il a aboli la peine de mort »

« Pour moi, ce doit être un exemple pour tout le monde », s’enflamme Murielle. « C’était un homme formidable, d’une rare sincérité », poursuit l’ancienne infirmière de 62 ans. Comme tant d’autres Muriel s’apprête à vivre son premier hommage national ce matin. La sexagénaire y tenait. « J’ai bu le champagne en 81 quand il a aboli la peine de mort », se souvient-elle. Les yeux rivés sur l’écran géant, elle regarde les hommes et les femmes politiques arriver les un après les autres. « Quand je les vois tous, je me dis qu’aucun autre ne lui arrive à la cheville. Nous avons encore de grands avocats mais en politique personne ne l’égale ».

11h29 — La foule continue d’arriver

A 30 minutes du début de la cérémonie, la foule continue de se rassembler tout le long de la place. Un écran géant a été installé derrière l’immense colonne qui l’habite pour permettre aux badauds de ne rien manquer de l’hommage.

11h22 — Il était « un immense Monsieur, qui donne de la lumière à notre humanité »

Les mains dans les poches de son grand manteau gris, Tristan attend le début de la cérémonie. « C’était un grand bonhomme », confie-t-il avec émotion. « C’est la première fois que je me déplace à une cérémonie d’hommage public. Je suis venu pour saluer un immense monsieur, qui donne de la lumière à notre humanité », poursuit le pianiste de 55 ans. « L’abolition de la peine de mort n’est qu’une facette de son travail, car c’est un homme qui a toujours combattu. Dès son plus jeune âge, il avait commencé à lutter contre le fascisme », déclare le quinquagénaire. Et d’ajouter : « Robert Badinter rassemblait le plus grand nombre. Et il avait un courage qui force le respect et l’admiration. »

Crédit : Paul-Henri Wallet

11h14 — Les autres combats de Badinter pour les droits de l’Homme

En août 1982, il fait voter la dépénalisation de l’homosexualité. A son actif aussi, la suppression des quartiers de haute sécurité, l’accès des justiciables français à la Cour européenne des droits de l’homme ou une loi sur l’indemnisation des victimes d’accidents de la circulation. Toujours très actif, il planche sur une réforme de l’ONU dans les années 2000 et sur la réforme du code du travail pendant le quinquennat de François Hollande.

10h59 — Pour Adrien, élève avocat, Badinter incarnait « une justice humaine, presque idéalisée pas seulement le bâton pour punir »

Elève avocat au barreau de Paris, Adrien est venu rendre hommage à « un modèle ». « Badinter a représenté une part significative de mon éducation politique et je me reconnais dans ses combats au premier rang desquels figure évidemment l’abolition de la peine de mort. » Ce fils d’avocats veut aussi saluer la vision de la justice portée par l’ancien garde des sceaux. « C’était une justice humaine, presque idéalisée pas seulement le bâton pour punir. Cette vision se perd un peu aujourd’hui et cela m’inquiète », poursuit-il gravement.

10h50 — Collette, retraitée, venue rendre hommage à « un défenseur des droits humains […] qui n’a voulu que travailler pour le bien des autres »

Derrière les barrières, Collette discute avec une amie. Cette retraitée de 67 ans, a tenu à être présente ce matin. « Robert Badinter, c’est toute notre histoire de France, tout ce que je respecte, toute notre humanité », explique l’ancienne aide soignante. Colette veut saluer « un défenseur des droits humains et une vie qui n’a voulu que travailler pour le bien des autres ». « Il a commencé très jeune et jusqu’à la fin il a lutté pour la justice », poursuit-elle d’une voie très calme.

Crédit : Paul-Henri Wallet

10h43 — Ambiance au recueillement sur la place Vendôme

Sur la Place Vendôme, l’ambiance est déjà au recueillement, plus d’une heure avant le début de la cérémonie. Sous une bruine légère, les badauds arrivent au compte-goutte et s’installent derrière des barrières métalliques. Certains discutent avec leurs voisins, d’autres attendent le regard dans le vague. Devant le ministère de la justice, deux grandes tentes ont été montées. Les invités officiels commencent à s’y installer.

Crédit : Paul-Henri Wallet
Crédit : Paul-Henri Wallet

10h30 — L’abolition de la peine de mort, le grand combat de Badinter

Ministre de la justice du président socialiste François Mitterrand (1981–1986), Robert Badinter porta la loi du 9 octobre 1981 qui abolit la peine de mort dans une France alors majoritairement en faveur de ce châtiment suprême. Il s’investit par la suite, jusqu’à son « dernier souffle de vie », pour l’abolition universelle de la peine capitale.

Son combat contre la peine de mort trouve son origine au matin du 28 novembre 1972 : un de ses clients, Roger Bontems, complice d’une prise d’otages meurtrière, vient d’être guillotiné. « Je me suis juré, en quittant la cour de la Santé ce matin-là à l’aube, que toute ma vie je combattrais la peine de mort », avait-il déclaré à l’AFP en 2021.

En 1977, il évite la peine capitale au meurtrier d’enfant Patrick Henry, condamné à la réclusion criminelle à perpétuité. Après cela, cinq autres hommes échappent grâce à lui à l’échafaud. Ce qui lui vaudra d’être détesté pendant longtemps, pour son supposé laxisme à l’égard des criminels.

10h05 — Bienvenue dans ce live

Bonjour, bienvenue dans ce live consacré à la cérémonie d’adieu à l’ancien garde des sceaux.