
La préfecture du Nord interdit le concert du rappeur Freeze Corleone au Zénith de Lille
Les paroles des chansons du rappeur controversé font déjà l’objet d’une plainte pour « apologie du terrorisme » à Nice. Le préfet du Nord craint des troubles à l’ordre public, jeudi 15 février.
La préfecture du Nord interdit le concert du rappeur Freeze Corleone prévu jeudi 15 février au Zénith de Lille, peut-on lire dans un communiqué de la préfecture publié mercredi 14 février. En cause, les paroles de plusieurs chansons qui contiennent « des propos complotantes, ouvertement antisémites et empreintes d’une admiration pour la personne d’Adolf Hitler et le IIIe Reich ainsi que des propos faisant l’apologie du terrorisme qui font référence à l’attentat de Nice ».
Le préfecture rappelle que « l’apologie du terrorisme est une infraction pénale » et qu’il existe « un risque élevé que soient tenus, lors du concert, des propos constitutifs d’une infraction pénale (…) et dès lors à troubler gravement l’ordre public ». C’est donc pour « prévenir toute atteinte à l’ordre public et à la commission d’infraction pénale » que le préfet, Betrand Gaume, a pris cet arrêté.
« Apologie du terrorisme » à Nice
Samedi, France Bleu Azur dévoilait que l’association de victimes de l’attentat du 14 juillet à Nice, Life for Nice, avait porté plainte contre le rappeur pour « apologie du terrorisme ». L’association reproche à Freezer Corleone les paroles d’une chanson sortie jeudi dernier, intitulée Haaland, dans laquelle — selon l’association — le rappeur fait référence à l’attentat sur la promenade des Anglais, qui a fait 86 morts et des centaines de blessés. « En défense j’suis Kalidou, t’es Lenglet. Burberry comme un grand-père anglais. J’arrive dans l’rap comme un camion qui bombarde à fond sur la … », rappel Freeze Corleone sans terminer sa phrase. Le parquet de Nice a ouvert une enquête préliminaire pour « apologie du terrorisme » à l’encontre du rappeur.
Eric Ciotti, président de LR et député de la 1ère circonscription des Alpes-Maritimes, a estimé sur X (ex-Twitter) qu’une « nouvelle étape vers l’infâme a été franchie”. Le maire de Nice, Christian Estrosi, a évoqué sur le réseau social Threads “une provocation ignoble ».
Le rappeur avait déjà fait l’objet d’une enquête en 2020 pour « provocation à la haine raciale » après la diffusion de clips contenant notamment des paroles telles que « J’arrive déterminé comme Adolf dans les années 30 » ou « tous les jours RAF [abréviation de “rien à foutre’] de la Shoah ». L’enquête avait finalement été classée sans suite, mais il avait été lâché par son label Universal Music, qui avait dénoncé des « propos racistes inacceptables ».