Les contrôleurs de la SNCF ont prévu une grève d'ampleur du 16 au 18 février 2024. (STEPHANE DE SAKUTIN / AFP) 

Grève SNCF : pourquoi les contrôleurs vont perturber le trafic

Ce week-end, une mobilisation d’ampleur est attendue sur le réseau ferroviaire français. Entre vendredi et dimanche, seul un train sur deux devrait circuler sur les lignes TGV et intercité.

Alors que les vacances de février battent leur plein pour les zones A (Ile-de-France et Occitanie) et C (Nouvelle-Aquitaine, Auvergne-Rhône-Alpes et Bourgogne-Franche-Comté), de fortes perturbations sont attendues sur l’ensemble du réseau ferroviaire métropolitain. Du vendredi 16 au dimanche 18 février, près de 60 % des 8 500 contrôleurs de la SNCF seront en grève.  Le mouvement, soutenu par les syndicats CGT Cheminot et Sud Rail, a été lancé par le Collectif national ASCT (CNA), qui s’était formé sur Facebook en dehors de tout cadre syndical, lors d’un précédent mouvement social fin 2022. Sur la table des négociations entre La SNCF et ces organisations, les revendications sont pécuniaires mais concernent aussi la pénibilité du travail. 

La grève des cheminots fait suite à un précédent mouvement social lancé en décembre 2022. A l’époque, la mobilisation s’était soldée par plusieurs promesses de la SNCF. Mais deux ans plus tard, les syndicalistes accusent la compagnie de ne pas tenir ses engagements. 

Embaucher davantage

Dans son communiqué, la CGT insiste d’abord sur la « nécessité d’augmenter le nombre d’embauches afin de répondre aux exigences d’un service public de qualité et à l’amélioration des conditions de travail des cheminots ». De son côté, Fabien Villedieu, délégué de Sud Rail, indiquait au micro de France info que la SNCF avait enfin pris un « engagement très ferme, en termes d’accompagnement, notamment des TGV » qui devait accueillir « deux contrôleurs » lors des trajets. Un engagement qui n’a « pas été respecté » selon le syndicaliste. 

Dans un courrier interne, Alain Krakovitch, directeur de TGV-Intercité, a affirmé avoir déjà agi et continué d’agir dans ce sens. « La monté du taux d’équipements des trains à deux agents par rame en conception est conforme à ce que nous avions prévu : nous avons beaucoup progressé en 2023, nous serons à 92% fin 2024 et à l’objectif de 100% en 2025 », indique le dirigeant. Dans sa lettre, il précise les effectifs des trains Intercités ont « été renforcés en continu depuis deux ans. »

Augmenter les salaires 

Les syndicats demandent également une augmentation des salaires. Dans son communiqué, la CGT appelle à « engager dans les plus brefs délais des négociations » en ce sens. La CGT et Sud Rail demandent notamment une augmentation mensuelle de 500 euros, pour la chef de bords. « Les contrôleurs voient que les trains sont pleins, ils savent que la SNCF fait beaucoup d’argent. Les cheminots se disent “pourquoi je n’ai pas ma part de gâteau ?” », a ainsi déploré déclaré Fabien Villedieu, délégué Sud Rail au micro de BFM TV. Une revendication, qui selon les informations de BFMTV, aurait été refusée par la SNCF. 

Améliorer la fin de carrière

Le troisième volet des revendications porte sur la fin de carrière. La CGT précise ainsi vouloir « ouvrir immédiatement des négociations » dans ce domaine « pour l’ensemble des cheminots contractuels ou statutaires ».  Dans un communiqué, le syndicat Sud Rail demande à la SNCF « d’améliorer le CPA [cessation progressive d’activité NDLR] pour gommer les effets néfastes des réformes successives des retraites. » Ce système doit permettre aux employés de diminuer progressivement leur activité avant de partir à la retraite. Les contrôleurs demandent également « l’accès au C2P [compte professionnel de prévention NDLR] ou un équivalent ». Selon Sud Rail, ce dispositif « permettrait d’accumuler des points convertibles en trimestres » pour partir « plus tôt» et dans « de meilleures conditions financières ».

A l’annonce de la grève, l’exécutif, n’a pas manqué de dénoncer la mobilisation. Au micro de BFMTV, le ministre des Transports, Patrice Vergriete, s’est dit « surpris » de cette grève démarrée alors qu’« il a été acté par la direction des primes et des augmentations de salaire qui feraient envie à beaucoup de nos concitoyens ». De son côté, Gabriel Attal, a indiqué lors d’un déplacement à Villejuif (Val-de-Marne), que « si la grève est un droit, travailler est un devoir. » « On doit permettre à des Français qui travaillent toute l’année, et qui pour quelques jours ont probablement envie de pouvoir retrouver leur famille, leurs proches, de pouvoir le faire», a poursuivi le premier ministre.